Le Chasseur et la Guerrière, Sara, sont aux services de la Reine des Glaces… jusqu’à ce qu’ils tombent amoureux!

Les sœurs Ravenna et Freya règnent toutes les deux sur le royaume qui deviendra plus tard celui de Blanche-Neige. La première est déjà en possession de ses pouvoirs, ce qui n’est pas encore le cas de sa cadette. Suite à un événement dramatique néanmoins, la seconde acquière la capacité de contrôler la glace. Afin de ne blesser personne, elle se replie dans son chagrin et s’exile dans un palais de glace protégé par de fidèles et jeunes combattants, parmi lesquels figurent le Chasseur et la belle Sara, lesquels tombent irrésistiblement amoureux avant de voir le courroux de Freya fondre sur eux et les séparer. Quelques années plus tard, Ravenna, malgré les pouvoirs de son miroir maléfique, est battue par Blanche-Neige avec l’aide de notre Chasseur préféré. Aussitôt, on décide de mettre en lieu sûr le précieux artefact qui, malgré la mort de sa propriétaire, est en train de contrôler l’esprit de notre ex-héroïne. Mais lors de son transport, le miroir est subtilisé par Freya qui entend bien ressusciter sa sœur et faire déferler sa fureur sur tout le Royaume Enchanté… à moins que le Chasseur et son amour perdu ne se retrouvent à nouveau. 

La réalisation de cette suite est signée par Cédric Nicolas–Troyan, un français très prometteur dans le milieu du cinéma puisqu’on lui doit les effets spéciaux de Pirates des Caraïbes 1 et du Cercle, de même qu’il a officié en tant que réalisateur de la seconde équipe sur le premier film du Chasseur. Cette fois, il est seul aux commandes et on le ressent de suite de par l’aspect visuel du film. Le cadrage des scènes, notamment, est plus que correct avec des séquences de combats bien découpées et au rythme maîtrisé, ou des plans « discrets » à même le feuillage lors des phases en forêt. Par moment, le spectateur devient ainsi presque un personnage du film, caché à l’abri et observant les événements. 

Les costumes sont tout bonnement splendides, mais loin d’être pratiques pour exprimer la grâce des soeurs maudites

S’ajoute à ce joli travail de placement de caméras un très bon boulot de post-production pour les effets spéciaux tels que le pouvoir de glace de Freya, aussi spectaculaire que ses divers costumes qui, comme ceux de sa sœur, sont aussi sublimes et bourrés de détails qu’encombrants pour marcher, ce qui gâche la grâce naturelle de ces deux figures hautement féminines. Mais le souci, en fait, vient surtout de la prévisibilité des scènes, qu’elles soient narratives ou centrées sur l’action. Malgré une bande-annonce qui nous promettait pas mal de révélations, aucun étonnement ne viendra poindre le bout de son nez dans ce long-métrage. 

On regrette, par exemple, que le scénario mette si vite de côté le personnage de Freya. En effet, avec un titre comme «  Le Chasseur et la Reine des Glaces », le spectateur pensait tout naturellement à un réel focus sur la mystérieuse demoiselle, mais il n’en est rien et cette dernière ne prend réellement de l’importance et, surtout, de la prestance qu’à la toute fin du récit, littéralement balayée par l’omniprésente Charlize Theron (Ravenna) durant la première heure. Dommage car Emily Blunt est parfaite en souveraine hivernale, la froideur naturelle de son visage s’alliant à merveille avec ses robes tout bonnement somptueuses à contempler. 

Bien que le titre soit « Le Chasseur ET la Reine des Glaces », Charlize Theron est si incroyable de folie qu’elle « avale » littéralement les autres acteurs

Un autre point noir à dénoter concerne le rôle quasi « comique » du Chasseur, incarné par Chris Hemsworth, qui se retrouve bien loin de la force de caractère d’un Thor auquel il prête pourtant admirablement ses traits. Non, ici il joue le trublion de service, alors qu’il est quand même censé sauver le royaume ! Certes, l’humour apporte toujours un peu d’air frais dans un film, mais là ce héros en fait beaucoup trop, d’autant que de sympathiques nains terriblement désopilants assurent déjà le show juste quand il le faut. De plus, notre homme contraste méchamment avec le rôle de sa dulcinée, Sara (Jessica Chastain), qui représente à mon sens l’un des personnages les plus expressifs de l’oeuvre, parvenant à faire passer une incroyable émotion à même de nous remettre en question, grâce à une force et une sensibilité conjuguées qui la rendent d’office attachante. 

Vous l’aurez compris, malgré ses somptueux décors, ses nains terriblement drôles, ses séquences d’action rondement menées et ses effets spéciaux impressionnants, ce « Chasseur et la Reine des Glaces » ne bousculera pas la sphère cinématographique, notamment à cause d’un scénario couru d’avance, voire même étrangement mis de côté parfois, et qui ne doit son salut qu’à l’interprétation quasi schizophrénique de Charlize Theron, laquelle éclipse malheureusement celle qui donne son titre au film… La Reine des Glaces, Emily Blunt. Un bon divertissement, mais très loin des promesses de la bande-annonce et de ce que pouvait donner un univers aussi sombre en termes de récit sombre et inquiétant.

La Bande-Annonce

Note Globale N-Gamz: 3/5