Review

Après nous avoir emmené découvrir le Montana en long, en large et en travers dans Far Cry 5, et ce même dans sa version post apocalyptique aux tendances fluo, Ubisoft nous propose une destination plus « caliente » pour la suite ! Nous partons en effet pour les Caraïbes dans Far Cry 6, en plein coeur d’îles où il aurait pu faire bon vivre si un dictateur n’avait pas décidé d’y faire régner la terreur. Heureusement, vous êtes là pour mener à bien la révolte, que dis-je, la révolution locale ! Alors allumez-vous un bon cigare (virtuel), on part pour Yara avec le test du nouvel opus de la licence explosive d’Ubi !

¡Viva la Revolución!

« A vous de mener la rébellion contre le Dictateur Castillo ! »

Yara est une île qui en a vu de toute les couleurs : ainsi, après avoir été le théâtre d’une guerre sans merci, elle est restée bloquée dans son retard technologique et culturel d’une bonne quarantaine d’années mais fort heureusement un sauveur est arrivé pour la sortir de sa situation : Anton Castillo ! Véritable héros, il ne pense qu’au bien de son peuple, que dis-je, au bien du monde ! En effet, il a découvert un remède au cancer sur sa petite île, remède qu’il exporte à travers tout le globe ! « Quel bonheur pour les yarans » vous allez me dire : un homme aussi bon doit adorer son peuple. Et bien… disons qu’il adore surtout sa propre personne, qu’il apprécie l’idée de dominer son pays et surtout, qu’il a la fâcheuse tendance de traiter ses compatriotes comme des esclaves dans ses plantations de tabac arrosées d’agents « miraculeux ». Ajoutons à cela qu’il est du genre à abattre toute personne n’étant pas d’accord avec ses idées et son régime politique, de même qu’il a la terrible manie de parquer ceux qu’ils considèrent comme des faux yarans dans des camps voire carrément de les tuer d’une balle en pleine tête en rue. Un mec bien, non ?

« Vous pourrez choisir le sexe de Dani Rojas au début du soft »

Vous l’aurez compris : Anton Castillo n’est pas un enfant de choeur et disons le carrément… il vire plutôt au dictateur ! Mais la révolte gronde à Yara, portée par une certaine Clara Garcia. De fait bien que votre personnage, alias Dani Rojas, n’avait pour volonté que de se tirer de cet enfer tropical pour rejoindre les Etats-Unis, il/elle (vous pouvez choisir le sexe de votre Dani, mais le choix de base étant féminin je vais le conserver pour ce test) va finir par rejoindre les rangs de la révolution, pour en devenir le bras armé. Vous aurez donc des alliances à former, des bases militaires à capturer et des plantations de tabac à faire cramer ! Un bon petit programme pour nous réchauffer en cette baisse des températures automnale ! Ainsi, le scénario de Far Cry 6 est des plus plaisant, solide, adulte, traitant de problématiques que l’on pourrait qualifier « d’actualité », mais il conserve de la légèreté grâce à des alliés hauts en couleur qui permettront de se détacher par moment de la lourdeur de certains événements. Et oui, comment ne pas avoir envie de toute foutre à feu et à sang quand vous tombez sur des lieux d’exécution massive ou des camps d’enfermement douteux.

« Une révolution, ça ne se mène pas seul ! »

On s’éloigne donc du côté déjanté de l’univers sectaire sous acide de Joseph Seed (Far Cry 5) pour un monde tout en contraste entre ambiance colorée et lumineuse sur fond de musique latino et dictature violente et sanglante. Il est donc inutile de comparer les ambiances, ce Far Cry 6 ayant une identité propre aussi bien visuelle que scénaristique. Seul tout petit bémol : il est visiblement compliqué de passer derrière la prestation de Greg Bryk ! En effet, malgré le jeu toujours très juste de Giancarlo Esposito, notre Castillo n’est pas aussi charismatique que ce cher Joseph Seed. Pas de souci je vous rassure : on le déteste dès les premiers instants du jeu et notre envie de le renverser ne fait que croître au cours de notre aventure mais je trouvais le rapport à Seed plus intéressant, plus ambivalent. C’est une opinion purement personnelle pour le coup, la prestation reste excellente, elle m’a juste moins emballée. Le reste du casting n’est pas laissé sur le côté non plus et on se prendra très rapidement d’affection pour Juan Cortez le déjanté aux punchlines qui feront sourire derrière nos écrans. Far Cry 6 se dévore comme du Expendables : avec violence, beaucoup de plaisir et du pop corn (sucré bien entendu).

Vamos a la playa !

« La révolte gronde contre les méthodes de Castillo, et le récit ne vous épargnera rien »

Le soft nous emmène donc dans les Caraïbes : ambiance plage de sable fin, eau turquoise et beau ciel bleu bien dégagé. Son lot de marais peuplé de sale bêtes agressives est aussi de la partie, avec une végétation luxuriante, de la mangrove à toutes les sauces, le tout jouissant d’une réalisation de haute volée et de textures réalistes. Chaque balade nous en met plein la vue, des résidences de type coloniale en passant par du baroque espagnol que l’on retrouvera dans les monuments religieux tout en goûtant à quelques touches d’art nouveau. Oui, l’ambiance est posée : on est à Cuba ou presque ! On retrouvera aussi des architectures plus primitives, nous rappelant la pauvreté du peuple surexploité par Castillo, des villages de pécheurs sur les côtes, des cabanes isolées et bien entendu de la bonne grosse construction militaire entre forteresse espagnole et ambiance soviétique.

On ressent toute la documentation qu’Ubi a du se farcir pour nous donner un ensemble réaliste, solide et cohérent de bout en bout ! On retrouvera ainsi des véhicules qui rappelleront cette même influence cubaine avec des vieilles caisses aux couleurs flamboyantes ou pastels, pneus à flanc blanc et  banquette bi-couleurs, tout y est ! La balade dans les forêts ou sur les petits sentiers se fera plus aisément à cheval ou en quad et on profitera des étendues d’eau pour se la jouer en jet ski ou en aéroglisseur. Bien sur, il faudra débloquer tout ce petit monde à moteur ou à poils en ramenant des véhicules ou bestiaux dans vos garages et écuries. Les joueurs ne seront donc pas perdus : on est sur les mêmes mécaniques de jeu que les précédents volets !

« Des compagnons hauts en couleurs et même… animaliers ! »

Ajoutons que le level design du monde ouvert est lui aussi de bonne facture, tandis que les opérations ne sont pas mises de côté avec des maps assez délirantes parmi lesquelles un parc d’attractions désaffecté sur le thème des dinosaures, le tout dans un univers speed, fluide et sans lags. On rencontre bien entendu quelques bugs de collision mais rien d’important et surtout rien d’aussi dramatique que pour Valhalla !

De plus, après nous avoir ravi les mirettes, Far Cry 6 saura séduire notre ouïe aussi ! L’ambiance musicale est emplie des rythmes latino précités, c’est plein de peps et ça colle forcément à l’ambiance globale de l’environnement. Les doublages sont quant à eux d’excellente qualité, le jeu des acteurs étant bien souvent juste et jamais surjoué. Les sous-titres retranscrivent pour leur part avec fidélité ce qu’il se dit autour de nous et s’avère plutôt lisibles. Les bruitages environnementaux se montrent convaincants, changeants selon l’heure du jour ou de la nuit pour participer à nous plonger à merveille dans Yara.

Un supremo bien tassé svp !

« Un arsenal bien fourni et un Supremo qui booste le gameplay »

Far Cry 6 reprend donc les codes de la licence : nous sommes de fait dans un jeu de tir en vue à la première personne, le tout dans un monde ouvert. Que vous ayez envie de tout massacrer en foutant l’île dans tous ses états ou que vous souhaitiez de l’infiltration avec du meurtre propre qui ne fait pas de bruit, tout est possible ! Le soft propose ainsi un mode histoire autant qu’un mode action selon votre volonté de difficulté. L’arsenal est du genre éclectique : machette, arme de poing, fusil d’assaut, sniper, arc… vous trouverez forcément votre bonheur quand il s’agit de défoncer les forces de Castillo. Ajoutons que tout est personnalisable en termes visuel et d’amélioration : lunettes, silencieux…

Mais une nouveauté vient se greffer à tout ça : le Supremo ! Invention de Juan Cortez, il se décline sous une multitude de formes : bombe IEM, pack de soin, explosif, lanceur de flammes ravageuses… C’est un peu votre « compétence ultime » que vous portez en sac à dos si vous préférez. Sac qui transportera aussi vos armes de jets : cocktail molotov, grenades en tous genres, … vous allez pouvoir vous composer une véritable arme de destruction massive aux tables d’équipement.

« La feuille de route en termes de contenu post-lancement est très dense »

Vous pourrez aussi compter sur vos fidèles amigos : Crocodile, chien, poulet… tout est bon pour vous escorter dans le fun. Ces bestioles ont leurs propres capacités et des objectifs à remplir pour augmenter leur efficacité. Car vous aurez bien besoin d’aide pour démolir des bases de lancement de missiles, réduire les effectifs de l’armée de Castillo, détruire les têtes pensantes du régime et mettre de votre côté les diverses forces de guérilleros présentes à Yara. Les activités se veulent variées au demeurant mais au final on retrouve les classiques de la licence. Les habitués ne seront pas perturbés et reprendront très vite leurs marques tandis que les nouveaux venus feront très rapidement leurs armes car le gameplay se prend en main facilement.

Les fanas de coop seront aussi ravis d’apprendre que cette dernière est de retour avec cet opus. Les joueurs pourront ainsi se lancer à la conquête de l’île à deux, que cela soit pour se faire la campagne ou pour les opérations spéciales. Et si vous avez peur de manquer d’occupations, sachez que le titre a de quoi vous tenir en haleine durant des dizaines et des dizaines d’heures, mais surtout que la roadmap post lancement est déjà en route et garantira du contenu supplémentaire gratuit jusqu’en mars 2022 pour l’instant !

Pas de prise de risque…

« Un Open World de qualité, souvent envoûtant, mais une recette qui peine à se renouveller »

Mais une recette qui marche, qui sait nous séduire dès les premiers instants en jeu, peut un peu décevoir si elle ne change pas réellement ses ingrédients au fil des saisons. Comprenez que si vous allez mener une véritable révolution dans l’univers de Far Cry 6, rien ne viendra révolutionner réellement la licence ici. La question à se poser est : est-ce que c’est au final ce que l’on attend en tant que fan ? On sait qu’on se lance dans un univers sanglant et déjanté, on sait que l’on va retrouver un gameplay dynamique et immersif, le tout dans un environnement séduisant. C’est la recette Far Cry depuis un moment maintenant et cela fonctionne à merveille.

On s’attache à ce petit monde aux saveurs tropicales, on y retourne avec la sourire que cela soit pour avancer dans le scénario ou juste pour se promener à la recherche des secrets de Yara, capturer des infrastructures ennemies ou récupérer véhicules et montures. Cet opus sait mêler habillement la gravité des évènements qui s’y déroulent tout en nous permettant de rester dans la détente par le biais de PNJ délurés. L’écriture est intelligente, le scénario tient la route et la lassitude ne pointe pas le bout de son nez. Enfin, en plus d’être joliment réalisé, le titre nous propose un casting qui aide à l’immersion et un rendu final de qualité, pendant que le « Supremo » ajoute son petit coup de peps à un gameplay que l’on connait et que l’on apprécie. Bref, en terme de nouveautés, il ne faut pas s’attendre à sortir des chemins tracés de la licence, mais Far Cry 6 représente un opus solide pour nous occuper en beauté en cette fin d’année !

La  Bande-Annonce

Note Globale N-Gamz.com: 17/20

Far Cry, c’est un peu une licence « doudou », une licence que l’on connaît et qui rassure. On se plonge ainsi dedans en s’attendant à passer un très bon moment dans un monde prenant et un brin barré. Et bien sans surprise, cet opus ne déroge pas à la règle et se savoure avec le sourire de bout en bout ! Porté par un casting puissant, on est rapidement immergé dans l’univers à la fois magnifiquement ensoleillé de Yara et l’obscurité de son gouvernement. L’ambiance visuelle et sonore nous en met pas mal dans la vue au point que l’on a envie de prendre le temps de se promener et découvrir les villes et villages de ce volet ainsi que les secrets de ses îles. Alors même si notre cher Castillo n’a pas (selon moi) le charisme de notre bon vieux chef de secte du cinquième épisode, la prestation de Giancarlo Esposito est plus que convaincante ! Ubisoft signe donc un très bon Far Cry et un excellent FPS en monde ouvert, reprenant et respectant les codes du genre tout en y ajoutant sa sauce qui permet aux joueurs de se plonger dans un monde déjanté, qui plus est techniquement à la hauteur. Autant dire que l’on va avoir de quoi faire en attendant de voir ce que le studio nous réserve comme prochaine destination, tout en espérant quand même un peu plus de prise de risques pour la prochaine itération de la franchise. En attendant, Yara vous attend et vous pouvez sans inquiétude répondre à l’appel de la révolte !


About the Author

LadyDisturbed
Jeune sœur de bataille, dévoreuse de romans à la vitesse de la lumière et fanatique de jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance... voilà ce qui pourrait résumer de façon rapide votre petite rédactrice. Les mangas ne me font pas peur, la couture et le cosplay sont mon lot quotidien, l'écriture de fan fiction m'occupe et je rêve et vis dans un monde fait de fantasy et de science-fiction où les princesses Disney ont leur place. Éclectique, je suis ouverte à tous types de jeux, allant du RPG au FPS en passant par le Visual Novel, les MMO ou encore les jeux de stratégie, tout en voguant dans les eaux troubles des jeux indépendants que je me plais à vous faire découvrir. Je ferai tout ce qui est possible pour être juste dans mes jugements, et puisse le sort vous être favorable !