Review

Lorsque Leaf, célèbre studio de développement japonais reconnu pour ses Visual Novels, décide de donner naissance à un Tactical-RPG, l’expérience peut paraître étrange. C’est ainsi que Tears of Tiara II nous arrive en France exclusivement sur PlayStation 3, et le résultat semble pour le moins prometteur. L’occasion idéale pour N-Gamz de voir un peu plus en détail l’alchimie émanant de cette étrange fusion des genres.

Une petite présentation ?

De somptueux artworks pour un scénario haletant

Leaf, développeur nippon très connu au Japon, met un pied en Europe afin de lancer un titre mêlant deux genres plutôt populaires : le Visual Novel et le Tactical-RPG. Tears to Tiara II nous arrive donc sur PS3, et le résultat s’avère plutôt surprenant ! Adeptes des Disgaea et autres Fire Emblem, préparez-vous : ce soft va faire mal !

L’histoire de Tears to Tiara II nous plonge en plein cœur du pays d’Hispania où l’Empire Divin assouvit dans la terreur sa domination sur la population. C’est là que nous retrouvons Hamil, un jeune homme descendant de la lignée royale d’Hispania, qui se voit tout simplement réduit à l’état d’esclave comme le reste de ses concitoyens. Fort heureusement, notre héros fera rapidement la rencontre de Tarte, une jeune fille prétendant être une déesse et qui tentera tant bien que mal de le convaincre d’affronter l’Empire. Si le scénario semble au départ assez classique, voire même très basique, il saura apporter son lot de surprises au fil de l’histoire, croyez-moi !

Visual-RPG ou Tactical-Novel ?

Mieux vaut s’équiper correctement avant d’affronter l’adversaire

Lors des premiers pas dans Tears to Tiara II, ce qui frappe immédiatement le joueur est la surabondance de dialogues. Pour tout vous avouer, il vous faudra compter pas moins d’une bonne heure de bla-bla avant que vous ne puissiez prendre part à la première bataille. Ces séquences textuelles, parfois pesantes, sont tout de même en grande partie nécessaires pour la mise en place du scénario. Heureusement, avec le temps et l’avancée dans l’histoire, elles deviennent nettement moins présentes… et on apprécie. N’empêche, par moment, le titre nous proposerait presque une bataille toutes les heures. De quoi devenir frustrant pour les joueurs qui s’attendent à un titre offrant de l’action mais rassurez-vous, une fois les rixes lancées, vous oublierez très vite toutes ces discussions !

Bon, avant de s’attaquer aux adversaires, autant se préparer. Ainsi, avant chaque bataille, un menu vous permettra d’acheter de l’équipement ou des objets pour vos personnages. Armes, armure, bottes, gants, autant dire que vous devrez économiser sérieusement et surtout faire des choix judicieux pour équiper vos héros. Vous pourrez même acquérir des tomes pour apprendre de nouvelles techniques à vos protagonistes s’ils ont gagné assez de skills points. Bien entendu, vous ne serez pas obligé de dépenser sans arrêt votre argent pour obtenir le meilleur équipement puisqu’un système de craft sera disponible après quelques heures de jeu.

Niveau combat, Tears to Tiara II est un pur Tactical-RPG proposant des mécaniques assez classiques. On se déplace sur des cases, on attaque avec plusieurs types d’unités tels que les archers, les mages, les guerriers et même des lanciers. Deux jauges d’expérience sont présentes : la première pour l’expérience et le gain de niveau, et la seconde qui sert à augmenter le nombre de techniques que l’unité pourra équiper et utiliser.

Marche arrière toute !

Un système de combat classique simplifié par l’ajout du Rewind

Pour ses phases tactiques, Tears to Tiara II se veut assez simple en termes de difficulté. En effet, à tout moment, le joueur a à sa disposition une option « Rewind » qui lui permet de choisir à quel tour antérieur il veut revenir. Une petite erreur qui laisse passer un ennemi à travers votre défense? Pas de soucis, on retourne au tour précédent et on corrige ça ! Certes, le comportement de l’I.A. changera à chaque Rewind mais au final l’astuce se révèle très pratique, d’autant qu’elle n’influe aucunement sur le score final indiqué en fin de rixe. Vous pourrez donc aisément faire trois ou quatre « rewind » sans pour autant perdre votre précieux rang S.

Cette relative facilité est qui plus est augmentée par une mécanique de jeu assez sympathique, à savoir la possibilité de fusionner certaines unités entre elles. Vous avez une Déesse en stock… et un éléphant ? Eurêka : ce dernier pourra aisément transporter votre belle pour lui faire gagner en puissance… et en points de vie étant donné que les deux barres d’énergie seront additionnées ! Si le système est intéressant seul, combiné au Rewind il facilite grandement le jeu. D’autres mécaniques sont également présentes, et notamment une barre de « chain » qui se remplira au fil des tours. Une fois pleine, elle permettra à certaines unités de porter deux coups au lieu d’un seul en la « déclenchant » au bon moment, tandis que d’autres héros verront leurs sortilèges améliorés.

Léger ? Oui, et alors ?

Techniquement, le soft aurait mérité un plus grand travail sur les textures

Visuellement, Tears to Tiara II propose des artworks tout simplement magnifiques durant les phases de dialogues. On sent que Leaf est un adepte du genre. Par contre, une fois sur l’aire de combat, les choses se passent différemment. Certes, le jeu fait toujours la part belle au côté Visual Novel avec des vignettes superbes, mais il délaisse malheureusement le côté 3D en proposant un univers relativement pauvre et des textures assez vilaines. Alors oui, la modélisation des personnages rend le titre un peu plus mignon et léger, mais cela ne suffit malheureusement pas à redresser la barre de la réalisation.

Heureusement la bande-son, quant à elle, fait oublier bien des défauts. Les musiques sont rythmées, enjouées et s’intensifient au fil de l’action. Ces dernières finissent même par rester en tête après plusieurs heures de jeu, pour notre plus grand plaisir, ce qui est nécessaire quand on voit le temps que l’on passe devant notre écran à faire de la lecture. Les doublages (JAP ou English) sont de tout aussi bonne facture, ce qui ne gâche rien !

A consommer presque sans modération ?

Tears to Tiara II est un titre qui saura ravir les amateurs de Tactical-RPG, à condition de s’adapter au côté Visual Novel et à la grande masse de dialogue à ingurgiter. Si vous aimez les jeux de rôle tactiques avant tout pour l’action, il se pourrait que vous soyez fortement déçu par le rythme du dernier-né de Leaf, qui nous propose en contrepartie un scénario bien plus soutenu et détaillé que les autres softs du genre. Cependant, si vous accrochez au concept, les aventures de Hamil auront de quoi vous tenir en haleine pour un long moment, sans parler des somptueux artworks à admirer !

La bande-annonce

Réalisation: 14/20

Des artworks et des vignettes travaillées à l’extrême ! Les dessins sont justes magnifiques, ce qui nous fait d’autant plus regretter la 3D basique des aires de jeu et la modélisation des personnages, certes mignonne, mais en deçà de ce que la PS3 peut fournir en termes de rendu visuel.

Gameplay/Scénario: 16/20

Un gameplay classique, digne de tous les Tacticals-RPG de base, mais un scénario d’une richesse incomparable ! Les joueurs qui apprécient les Visual Novels seront comblés tandis que les plus réfractaires au genre ou les passionnés d’action seront probablement déçu de la facilité du soft liée au Rewind. Il n’empêche que l’on s’amuse en combat, et c’est là l’important.

Bande-Son: 18/20

Montez le son ! La B.O. de Tears to Tiara II a été tellement bien travaillée que ce serait un crime de ne pas l’écouter ! Après quelques heures de jeu, vous aurez déjà les musiques en tête… et difficile de les oublier, sans parler des doublages en JAP plus que bons.

Durée de vie: 19/20

Monstrueuse ! Comptez entre 60 et 70h de jeu pour en voir la fin. Alors oui, j’entends déjà les mauvaises langues dire qu’il y a beaucoup de dialogues, mais dans tous les cas, les joueurs auront suffisamment de missions et de batailles pour se faire plaisir.

Note Globale N-Gamz.com: 16/20

Les gamers qui accrocheront à Tears to Tiara II savent à quoi s’attendre : beaucoup de dialogues, des combats parfois un peu trop simples mais, surtout, une histoire fabuleuse et prenante. Le tout enrobé par une OST tout simplement magique. Mon avis : à consommer sans modération pour les fans du genre, mais également à découvrir pour les autres !


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About the Author

Eneara
Eneara, collectionneur et passionné de jeux vidéo depuis pas mal d'années. Amateur de cinéma, de lecture et de jeux de plateau, je suis aussi très attiré par tout ce qui touche au retrogaming. J'aime les jeux à scénario, l'action, et parfois me faire peur devant un bon petit jeu bien flippant. Facebook: Aurélien Eneara Ulsas