Review

Un film de Guillermo del Toro est toujours un évènement à fêter. Après les magnifiques et effrayants Labyrinthe de Pan et l’Echine du diable et les fort remuants Hellboy et Blade II, le réalisateur le plus geek de sa génération revient en force avec Pacific Rim, un film de robots géants affrontant des monstres non moins gigantesques, soit le fantasme de tout enfant de la génération Goldorak !

Le Choc des Titans

Sidney subit l’attaque d’un Kaiju catégorie 4

Les extra-terrestres nous ont envahis. Seulement il ne s’agit pas de petits hommes verts venus des étoiles dans leurs soucoupes volantes… Il s’agit de monstres immenses surgis de « la Brèche », une faille sous-marine où s’est créé un portail dimensionnel. Les armes traditionnelles se révélant fort peu efficaces, les nations se sont unies pour créer les Jaeger, des robots à l’échelle des monstres, pilotés par des individus en paire connectés au niveau neuronal pour ne faire qu’un. Mais les monstres, appelés Kaijus (en hommage aux films de monstres japonais comme Godzilla qui sont nommés « Kaiju eiga »), évoluent et les Jaeger ne parviennent plus à faire face. Alors que l’humanité est au bord de l’anéantissement, le général Staker Pentecost (le désormais omniprésent Idris Elba) décide de tenter un ultime coup de poker pour détruire la Brèche en faisant appel à son vétéran Raleigh Beckett (Charlie Hunnam) apparié à la japonaise Mako Mori (Rinko Kikuchi)…

De gauche à droite : le Striker Eurêka, le Gipsy Danger et le Tcherno Alpha ; il ne manque que le Crimson Typhoon

Soyons honnêtes : ceux qui recherchent le sens de la vie ou les échos de la grande philosophie au cinéma détesteront ce film ! En effet, le scénario est simpliste et presque banal dans ses rebondissements. Un choix qui ne peut que prendre pas mal de gens à rebrousse-poil. Et c’est bien dommage pour ceux-là, car il faut bien reconnaître qu’un film aussi riche visuellement ne peut tout simplement pas se permettre un scénario complexe sous peine de perdre son public ne sachant plus où donner des neurones. Eh oui, tout est dans le visuel du film : des monstres géants variés et magnifiques dans leur laideur, des robots colossaux tout aussi diversifiés et bien typés selon leur pays d’origine (notamment Tcherno Alpha, le Jaeger russe qui évoque bien la Russie post-soviétique avec son allure de grosse casserole usée mais puissante), des combats de titans en pleine ville de Hong-Kong, dans les airs ou sous la mer… Il est évident que Pacific Rim ne cherche pas à approfondir son sujet mais bien à offrir un spectacle démesuré et riche en action à un public qui rêve de voir au cinéma une version visuellement crédible de Goldorak avec des héros pilotant d’immenses robots pour sauver le monde de vilains monstres extra-terrestres. Et le long métrage est touchant de sincérité et d’honnêteté dans la démarche d’un Guillermo del Toro qui, fidèle à lui-même, cherche avant tout à offrir à son public les films qu’il a envie de voir.

Raleigh Beckett et Mako Mori dans le cockpit du Gipsy Danger

Il semble important de signaler qu’un scénario simpliste n’est pas pour autant un scénario idiot. Car Pacific Rim évite pas mal d’écueils inhérents au genre et soigne les petits détails. Ainsi, l’idée d’un double pilotage par des individus aux esprits fondus en une seule entité est bien jolie mais semble peu réaliste. Mais le film insiste bien sur la nécessité d’une connexion très fort entre les pilotes qui sont presque toujours liés par le sang (père et fils, frère et sœur, jumeaux, etc.) et donc sur la difficulté de trouver deux étrangers compatibles au niveau neuronal, un seul des personnages se révélant capable de bloquer ses émotions et ses souvenirs dans la Dérive (ou en langage courant, lors de la connexion neuronale). C’est un petit détail, certes, mais un petit détail qui donne beaucoup de cohérence au film. De même, lors d’une explosion sous-marine, le souffle repousse l’eau, créant une zone de vide où pleuvent les poissons avant que la mer ne revienne combler l’espace en une énorme vague… Et ainsi de suite. Alors voilà certainement un film de et pour geeks mais néanmoins un film soigné et ciselé qui parvient à faire une force de sa plus grande faiblesse. L’oeuvre n’est pas exempte de défauts (notamment le scientifique Gotlieb qui est trop bouffon), mais lesdits défauts sont somme toute bien peu de choses face au plaisir pris devant ce beau spectacle épique en diable.

Pacific Rim a toutes les qualités requises pour être LE film de l’été avec son mélange d’action tous azimuts, son orgie d’effets spéciaux bluffants, son style résolument héroïque et décomplexé et son absence totale de prise de tête. Il ravira ceux qui vont au cinéma pour passer un bon moment et qui n’ont certainement pas envie de se triturer les méninges lors de leurs loisirs. Au vu de la générosité et de l’énormité du spectacle proposé, voici un long métrage qui mérite amplement d’être savouré sur grand écran et en 3D en prime, cette dernière étant tout simplement magnifique ! Pari gagné donc pour ce « Mega bot versus Giant creature »

Note Globale N-Gamz: 4/5

LA BANDE-ANNONCE



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Almathea
Recette de l'Almathea. Prenez 30 années à regarder, aimer et défendre la japanimation. Mélangez avec autant d'années de cinéphilie orientée vers le fantastique et l'horreur. Ajoutez une pincée de cosplay, une bonne louche d'attrait pour le yaoi plutôt pas mignon, 200 kilos de mangas et un grand zeste de vampires. Enfin, faites mijoter le tout dans une casserole de regard critique sur le monde pendant au moins 37 ans. Bon appétit :D Mes opinions ne sont pas universelles, aussi ne serons-nous pas toujours d'accord. Mais je suis toujours partante pour un débat constructif dans la bonne humeur. Alors n'hésitez pas ;)